Seuls sont légers les papillons

Dès 1954 mon père consignait dans un calepin ses affectations successives de banquier en Afrique noire. Il est mort en 72, nous sommes rentrés en France, j'avais dix ans. Quand je reviens aujourd’hui sur des lieux de mon enfance en Afrique, les choses ont trop changé pour qu’affleure une mémoire précise. Quelques odeurs, quelques sons, des souvenirs floués par le travail du temps, les détours du récit familial, les affres de l'histoire collective. Je n'ai pas fait cette histoire mais j'en suis le produit. De quoi sommes-nous faits ? De quoi se nourrit notre regard ?